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Robert Wun

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GLAMOUR FICTION

Anatomie d’un chaos, métamorphose de mille et un petits drames imaginaires ou pas vécus par les célébrités, lors d’un MET Ball… Accumulant les choses vues et les souvenirs improbables, le moodboard haute couture fait écho à une atmosphère sous haute tension. On imagine les cris, les teintures capillaires qui tournent mal, les rêves qui virent au cauchemar, le laboratoire d’un glamour au bord de l’apocalypse. Entre réalité et fiction, le talentueux Robert Wun, célèbre, pour son quatrième défilé à Paris, l’art de la séduction poussée à l’extrême, le goût illimité pour la métamorphose, celle qui conditionne toutes les apparitions, toutes les extravagances. 

Le rouge hémoglobine était déjà à l’honneur dans la collection du printemps été 2024, et ce virtuose doué d’humour qui a séduit Beyoncé, Céline Dion, Bjork, prix Spécial de l’Andam 2022, pousse encore plus loin le curseur. Dans une veine fantastique mâtiné par des références sincères aux Cruella de Thierry Mugler et aux divines de John Galliano, l’accident est à l’honneur, prétexte d’un travail d’atelier poussé au millimètre. Au théâtre du Chatelet, il choisit d’organiser son travelling d’une nuit new yorkaise imaginée à Londres. 

Diplômé du London Collège of Fashion, il cultive sa passion en détournant des objets du quotidien, escarpins, épaules, vestes, pour en fait des absolus d’un vestiaire de l’extrême gore chic.  Ou comment pour devenir celui ou celle qu’on a rêvé de devenir, la folie s’impose dans toutes ses extravagances sublimées par Massaro, Lesage, Lemarié : une tache sur un peignoir (est-elle de sang, de ketchup, de teinture ?) devient une fourrure capillaire de plumes, un voile de mariée violet une performance sur mesure.  « Imaginez que vous deveniez pour un soir votre propre muse, en assumant les contradictions de votre insécurité » résume avec flegme Robert Wun.  

 

L.B