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Le regard de Alexis Mabille

Focus

L’œil relookeur 

Le salon est encore nu, et le premier geste d’Alexis Mabille est de tirer les rideaux or « pour ne pas voir les gens qui passent dans tous les sens ». Glissando de lumière, nous voici dans une sorte de cocon doublé de cachemire. Le regard ? C’est celui de son chat, « Papillon ». C’est celui qui voit l’été dans un « arc en ciel de vibrations, des verts presque jaunes, des roses corail, comme des couleurs entre les couleurs franches, bouton d’or, bleu turquin…… »  

Des textures mates et brillantes, et surtout « une envie d’épurer, de rester dans une ligne, celle qui correspond aussi à mes obsessions. L’anti tape à l’œil en somme. » Il poursuit : « La haute couture, ce sont des détails, des finitions qui créent des émotions. Je dessine de manière compulsive, l’histoire se crée toute seule… » 

Alexis Mabille dit avoir « l’œil photographique. Il déteste arracher les pages, préfère les « tourner ». De sa famille lyonnaise, il dit qu’elle a été « l’école du regard ». Chineur invétéré, il crée du mobilier, signe des décors de restaurants (de la Maison de la Truffe, à Carmona) et va bientôt s’attaquer à un nouveau projet : Le fameux Lido, au Champs Élysées, « le Broadway parisien », soit un chantier de 2000m2 et une inauguration prévue pour novembre 2023 : « faire dessiner la courbe d’un mur, où imaginer une cape capuche qui devient une manche, c’est de la sculpture. Ce qui change, ce sont les matières. 

L’important c’est de créer un univers, de raconter une histoire en jouant avec les ombres et les lumières ». Le rendez-vous s’achève, Alexis Mabille ouvre les rideaux ; arrivées sans bruit, une trentaine de mannequins sont là, pour le casting. Nuée silencieuse, magie d’un tableau vivant, en suspension.