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Rencontre avec Lyse Drouaine, lauréate de l’appel à création DS X Métiers d’art 2023

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DS x MÉTIERS D’ART met en lumière les savoir-faire traditionnels, clé de la créativité et de l’innovation. Ce concours, au jury prestigieux, vise à valoriser l’intelligence de la main et d’assurer sa transmission. Lyse Drouaine, lauréate de la seconde édition, sculpte la lumière. Diplômée de l’Esaa Duperré en 2012 et fondatrice de la maison de création Luxdawn en 2019, son atelier est situé à Aubusson, foyer d’excellence artisanale. Elle collabore également avec les experts de la lumière, membres de LUMEN, la Cité de la lumière à Lyon.

Comment définissez-vous votre rapport à la lumière ?

 

Je travaille avec la lumière depuis mes débuts. C’est un rapport physique et symbolique : dès les premiers instants de vie, in utero, nous percevons des variations de lumière, diffuses et très atténuées. Cette qualité de lumière nous enveloppe de bien-être, de sécurité et de chaleur. Luxdawn ou « lumière de l’aube » évoque ce moment d’éveil, cet état de grâce absolue, et cette dimension de l’infini. Dans la pratique, adjoindre la lumière à la matière tissée pour des projet en agencement d’intérieur permet de renouer avec cette expérience primitive et universelle.

 

Dans quelle mesure le fait de travailler avec une voiture comme support a stimulé votre créativité ?

 

Les contraintes techniques du concours, liées à la forme, le volume et le mode de mise en lumière de l’objet calandre m’ont obligé à tisser avec des outils adaptés, une gestuelle nouvelle et suivant une technique mixte de tissage et de tapisserie. J’ai également eu l’opportunité de collaborer avec le pôle CMF (Couleurs, Matériaux, Finitions) de DS Automobiles dans le cadre du concours, ce qui m’a permis d’explorer de nouveaux usages de mon matériau. 

 

Pourquoi « Incidence » comme titre de projet ?

 

En physique, le terme « incidence » désigne la rencontre d’un rayon lumineux et d’une surface transparente. Mesmatières, constituées de fibres optiques ou de fibres diffusantes sont mises en lumière par le principe de diffusion. Lerèglement du concours imposait un mode d’éclairage différent : le rétro-éclairage. Un écran lumineux était placé derrière la surface à travailler. C’est donc par le principe de la transparence, et le phénomène « incidence », que j’ai cherché à définir une nouvelle esthétique de la lumière.

 

Pourriez-vous nous expliquer votre méthode de recherche afin d’aboutir à la version finale du projet ?

 

Je tenais à valoriser le logo de la marque, présent au centre de la calandre. Le processus de création implique plusieurs étapes ; immersion dans l’univers de la marque, définition d’un design via des outils de CAO, sélection des fils, échantillonnage, tissage, impression couleur sur un adhésif conformable, travail des finitions. Cela représente cinq mois de travail, rythmé par les 4 étapes de sélection du concours.

 

Que représente pour vous la Paris Fashion Week ?

 

DS Automobiles, qui promeut l’artisanat français d’exception, est un des partenaires officiels de l’événement. C’est une occasion unique pour les grandes maisons et la jeune création de dévoiler leurs collections à travers des défilés et des présentations, en format physique et digital. Je repense à un défilé en mars 2021, lorsque DS avait mis des voitures à disposition de la marque Coperni pour que le défilé puisse avoir lieu malgré la crise sanitaire. La Paris Fashion Week devient ainsi l’occasion de favoriser les rencontres entre différentes disciplines artistiques.